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Tunisie : Le ministère des TIC se penche sur la neutralité du Net et l’impact des ondes sur la santé

DIGIVOIP TUNISIE
On a beau entendu des déclarations par ci et par là, sur la fin d’Ammar 404, le cauchemar des internautes tunisiens de la période Ben Ali, on peinait à y croire. Non pas par manque de confiance aux personnes, mais plutôt par manque de preuves, et de volonté affichée. Cette fois ci, nous tenons peut-être la preuve que le célèbre Big Brother est bel et bien fini. Du moins, c’est ce que nous révèle le programme des reformes que le ministère a entrepris et dont il a fixé le programme dans un calendrier diffusé sur le site du ministère des TIC.

En effet, la restructuration de l’Agence Tunisienne d’Internet (ATI) est affichée en premier plan. La célèbre agence, accusée (à tort ?) d’être derrière la censure sous Zaba, devrait voir son rôle plus clarifié et sera complètement déchargée de toutes responsabilité technique à censurer un contenu numérique. Elle devrait n’avoir aucune responsabilité pour censurer ou non la toile. Mieux encore : elle devrait avoir un travail d’acteur neutre d’Internet qui aura a sa charge la régulation juridique du secteur dans le but d’améliorer ses services pour les consommateurs.

En plus d’ «enterrer Ammar 404», les projets du ministère ne manquent pas d’ambition. Ainsi, pour 2012, on prévoit de réviser le cadre régulateur des activités en TIC, notamment les critères d’obtention du service de téléphonie en VoIP, ceux des Taxiphones et Publinets, et ceux des Call Centers. On notera par ailleurs que le ministère vient de décréter l’ouverture de la VoIP au grand public et aux entreprises, sans besoin de l’accord écrit de l’Agence Nationale de Certification Electronique (ANCE).

Concernant la téléphonie et l’infrastructure Internet, les signes sont prometteurs. En effet, le ministère a fait engager les 3 opérateurs télécoms à un élargissement de leur zone de couverture 3G pour atteindre toutes les communes d’ici le 31 décembre. Ils devraient également renforcer leur signal d’émission dans les zones déjà couvertes par la 3G avec l’installation de 880 antennes émettrices. Quant à la réception à l’intérieur des bâtiments, les 3 opérateurs se sont engagés à installer près de 2400 appareils FemtoCell.

Sur la partie ADSL, le programme du ministère évoque le doublement de débit, qui, rappelons-le, a déjà commencé depuis le 1 octobre dernier. D’autres zones blanches non encore raccordées à l’ADSL vont être prochainement desservi par le très haut débit filaire grâce à l’installation de nouveaux DSLAM. Notamment avec des équipements MSNAN externes, reliés par fibre optique aux centraux téléphoniques les plus proches.

Quant à la bande passante internationale, elle devrait être revue à la hausse d’ici la fin de l’année pour atteindre les 80 Gb/s. Le réseau «Métro Ethernet» -une sorte de dorsale régionale de l’Internet, hyper sécurisée et de grande capacité (grâce aux fibres optiques)- fera son entrée dans plusieurs gouvernorats. Ceci permettra de fournir des connexions à très haut débit et à très haute disponibilité pour les entreprises, même à l’intérieur du pays.

Concernant la 4G, le ministère se penche actuellement avec l’Agence Nationale des Fréquences sur une restructuration du plan des fréquences disponibles en Tunisie pour pouvoir mieux que le lancement de la LTE en Tunisie soit un succès. D’autant plus que ce plan permettra de libérer quelques fréquences de plus à la Télévision Numérique Terrestre (TNT). Rappelons que la Tunisie devra cesser toute diffusion analogique avant la fin de 2014 et que le taux de couverture de la TNT devra dépasser le 95% du territoire en 2013 pour se rapprocher du 100% avant l’extinction des émetteurs analogiques.

Mais quid des radiations électromagnétiques ? Entre la 2G, la 3G, le LTE, la TNT (etc.), n’y-a-t-il pas de risques sur la santé des citoyens ? D’après le programme du ministère, des études et des mesures sont prévues pour pallier aux risques courus.

Les reformes prévues par le ministère toucheront également les technopoles. Celui d’El Ghazala devrait, par exemple, être le sujet d’une étude stratégique afin de le développer, et d’alléger sa forme juridique. Ceux de Mannouba, Ennahli, et leurs confrères régionaux devraient, eux aussi, être clarifiés pour qu’ils soient plus attractifs aux investisseurs. La Poste Tunisienne devrait également être rénovée et ce, en restructurant le secteur avec la création d’une autorité de régulation qui devra contrôler la qualité de service.

Un programme donc plus qu’ambitieux, avec en fer de lance, l’enterrement du non regretté Ammar 404. Mais avec les dérives de certains ministres nahdhaouis au gouvernement, à l’instar de Lotfi Zitoun, ministre conseillé de Jebali, aurions-nous vraiment la garantie que le nouveau parti-Etat (Ennahdha) ne vas pas céder à la tentation de contrôler le Web comme l’a fait Ben Ali ?
Seif Eddine Akkari
Source:thd
www.digivoip.tn

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