Fort de son expérience en France, Orange Business Services veut désormais devenir un des leaders mondiaux des services multi-cloud. Et comme si l’entreprise semblait sûre de sa force, elle affiche ses ambitions. Elle souhaite réaliser plus de 50 % de son chiffre d’affaires sur les activités de cloud hors de France, avec une croissance annuelle de 25 % (par an) jusqu’en 2022.
L’accord récent avec Siemens, pour passer les robots de l’entreprise allemande au management à distance avec du Software Defined Networking, témoigne de cette volonté. Nommé « Siemens Digitalization Network » (SDN), ce réseau basé sur une infrastructure SD-WAN (Software-Defined Wide Area Network) doit connecter 1.500 sites à travers 94 pays.
En 2017, le chiffre d’affaires d’OBS pour le cloud est réalisé à 50 % en France, 40 % en Europe et 10 % hors de ce continent. Et pour le premier semestre 2018, l’entreprise revendique une croissance de ses activités cloud de 18 %. OBS réalise un chiffre d’affaires global (en 2017) de 7,2 milliards d’euros.
Eldorado chinois
La marge de progression se situe donc bien évidemment en Europe. « Le RGPD va devenir le standard de protection des données » assure Helmut Reisinger, directeur général d’OBS. « Et nous sommes très bien positionnés pour porter cette norme » sur ce marché.
Mais l’Eldorado pour OBS se situe également en Chine, avec comme partenaires locaux Huawei et Tyan. « C’est pour nous la nouvelle route de la soie » assure Stefan Kanis, directeur général de l’activité cloud d’OBS.
Ce développement à l’international est aussi rendu nécessaire par les forts investissements de l’entreprise sur le cloud. Car l’activité cloud d’OBS n’est pas (encore) profitable. « Nous supportons encore des charges d’investissement mais la profitabilité s’améliore tous les ans » dit Stefan Kanis, qui assure que l’activité doit devenir rentable en 2020.
A l’échelle mondiale, OBS propose à ce jour une empreinte sur 60 datacenters (en partenariat avec Equinix par exemple), et opère une dizaine de datacenter en propre. OBS assure travailler sur 9 régions, et prévoit l’an prochain d’être présent sur 17 régions.
En route pour le multi-cloud
Et côté stratégie, les dirigeants de l’entreprise misent sur le multi-cloud. « Nous en sommes désormais à la deuxième révolution du cloud computing, portée par deux tendances » analyse Stefan Kanis, successeur en avril dernier de Philippe Laplane, qui avait créé l’entité cloud d’OBS il y a 5 ans. « D’abord, nous sommes à l’heure du multi-cloud. En moyenne une entreprise utilise aujourd’hui 5 services de cloud computing. Ensuite, nous constatons que le passage au cloud pour basculer entre Capex et Opex est derrière nous. Désormais les entreprises se tournent vers le cloud computing pour innover et de développer de nouveaux services avec plus d’agilité ».
Orange Business Services vante son agnosticité technologique et se positionne ainsi comme un intégrateur capable d’orchestrer et d’exploiter leurs différentes briques applicatives, y compris les plus critiques, de bout-en-bout dans un environnement multi-cloud, qu’il s’agisse de cloud public ou privé.
Côté cloud public, après avoir noué un partenariat avec Microsoft Azure, OBS annonce un nouveau partenariat avec Amazon Web Services (AWS) sur les applications critiques, dont celles utilisant SAP Hana.
OBS ne délaisse pas pour autant sa propre offre de cloud public, nommée Flexible Engine. En témoigne l’ouverture avec son partenaire Huawei d’un nouveau data center à Amsterdam en octobre, après l’ouverture d’un datacenter à Atlanta en mai dernier. Une contradiction ? Non assure Stefan Kanis. « Les DSI trouvent sur Flexible Engine des services qu’ils ne trouvent pas sur AWS et Azure ».
Le responsable cloud d’OBS tient également à préciser que Flexible Engine n’est pas un « héritier » de Cloudwatt, absorbé en 2015 par Orange. « Cette infrastructure sous Openstack dédiée au marché français continue de vivre » de son côté dit-il.
Les services de cloud au coeur du dispositif
Reste que la fourniture de services de cloud est une pièce maîtresse de la stratégie d’OBS, qui réalise 34 % de son business cloud sur l’intégration et les services. L’acquisition en août dernier de la société Basefarm illustre cette volonté de se positionner sur les services. Tout comme le rachat de Business et Décision. « Nous étions un peu faible sur l’analyse de données mais avec cette acquisition, ça va mieux » dit Helmut Reisinger.
« Nous sommes désormais parmi les leader sur le marché de fournisseur de service sur infrastructure cloud » dit Stefan Kanis, directeur général de l’activité cloud d’OBS. « Avec l’acquisition de Basefarm, nous sommes au niveau d’IBM et de Capgemini ».
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